top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurMilena Piccoli

En voie de Néerlandisation. Episode 10. Je patine avec une chaise.

Episode 10. Je patine avec une chaise.

Dans la catégorie « Le ridicule ne tue pas », je me présente, Milena Piccoli, 53 ans, patineuse « hésitante ». Il faut dire que la dernière fois que j’ai patiné, lors de ma première expatriation hollandaise, cela s’est terminé au bloc opératoire avec une plaque en titanium dans le poignet en souvenir. Mon point en commun avec Lee Majors, « L’homme qui valait 3 milliards », pour ceux à qui cette série rappelle quelque chose.

Après cette mésaventure, 8 années en Amérique latine où glisser sur des bottines à lames affutées n’est pas vraiment le sport national. L’an dernier, tentative de reprise sur un lac en Autriche. On pouvait y louer des espèces de déambulateurs pour patineurs débutants. Accrochée comme une desesperada à mon rollator des glaces, j’ai fini par me bloquer le dos et ai bien morflé pendant le voyage de retour.

Cette année, les choses prennent une toute autre tournure. Je suis à nouveau résidente aux Pays-Bas, le patinage est ici aussi populaire que le vélo et les températures des derniers jours permettent de s’adonner aux joies de la glisse pratiquement n’importe où en pleine nature. Un véritable régal pour les aficionados, mari chéri et loulous compris. Que faire ? Retenter l’expérience of course, dépasser le stade appréhension, ne pas rester sur une expérience négative, oser à nouveau…. Seul hic au tableau : pas de location de déambulateur sur les canaux. Mari chéri, qui aimerait partager ses balades avec Mimi « je ne tiens pas sur mes quilles », me propose donc la bonne vieille méthode batave : de stoel – la chaise

C’est ça, ou rester à me les geler en regardant les autres s’éclater (même pas possible de siroter un cappuccino, les bars et terrasses sont toujours fermés), ou encore rester chez moi à me morfondre en me traitant de poule gelée 😉.

Me voilà donc, devancée par une chaise héritée de ma nonna qui, les 4 pieds sur la glace, doit se demander ce qui lui arrive. Je remarque bien quelques sourires en coin, n’aperçois aucunes autres chaises qui auraient pu me réconforter, tant pis, j’y vais quand -même. J’acquière ou réacquière un peu de stabilité, de confiance aussi, peu à peu je m’élance chaise en avant, glissant presque harmonieusement de gauche à droite au rythme de mes « chassements de pieds ». Je garde la cadence, augmente la vitesse et termine le tour au même rythme que mes hommes. Je tente un lâcher de chaise, au-moins pour la photo, fais quelques pas, accrochée au gant de mon mari (soudainement je ne glisse plus) et décide de récupérer ma bonne fée, au-moins avec elle, j’y prend du plaisir. Et oh surprise, en fin de balade, je rencontre même une consœur, une fillette toute de rose vêtue accrochée à son tabouret de la même couleur. Mari chéri avait raison c’est le dutch way of learning. Ce n’est pas encore demain, que je m’inscrirais au Elfstedentoch ou que je ferai de l’ombre à Katarina Witt, en attendant, aujourd’hui j’y retourne. Avec ou sans chaise, à voir…


1 vue0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page